- à propos du cancer du sein -
EST-CE QUE TU EN PARLES, TOI ? " me demande mon amie Lola au téléphone. Cette question toute bête - qui résume bien la situation - me fait brusquement prendre conscience que je suis face à un choix. Car effectivement, la réponse ne peut être que oui ou non. Il n'y a pas d'entre-deux. Sans l'avoir vraiment décidé, je réalise que la réponse est "non" pour moi. Une décision que nous avons à peine abordée avec mon compagnon et qui est pourtant pleine de conséquences. Cela fait quatre mois que je mens à tout le monde. Demain aura lieu mon opération. Plus j'approche du dénouement final et moins j'ai l'impression d'être en phase avec moi-même. Est-ce la personne que j'ai envie d'être, celle qui n'assume pas sa maladie ? "Alice, tu travailles dans la mode, tu travailles avec ton corps. Tu peux avoir un impact réellement bénéfique pour les femmes qui traversent la même chose" me dit-elle. Ma vie ne sera plus jamais la même après cela, c'est un leurre de croire que de me taire me fera me sentir comme avant. En parler fut une délivrance, pour moi mais aussi pour mes proches. Par la force des choses, j'accédais à la deuxième partie de ma vie, inéluctable. Ce blog, NO TABOOBS, s'inscrit dans la continuité de cet élan de parole. Il nous est consacré et existe pour ne plus jamais réduire au silence cette épreuve qu'est le cancer du sein.
À PROPOS DE MOI
ALICE DETOLLENAERE
Originaire de Bourgogne, j’ai grandi à la campagne dans un petit village avant de partir vivre à Dijon, puis Paris, où je commence le métier de mannequin. À 24 ans, je signe un contrat de 3 mois à Hong Kong et je pars m’installer en Asie où, finalement, je resterai 4 ans. Le destin m’emmène ensuite jusqu’à New York où je signe avec Bicoastal MGMT et intègre l’école de Théâtre Terry Schreiber Actor Studio dans le but de devenir comédienne. Trois années après (fin 2018), des évènements familiaux me ramènent brusquement en France. Je rencontre, le lendemain de mon arrivée, mon conjoint Camille Lacourt qui partage désormais ma vie et qui un an plus tard m’aidera à traverser l’annonce de mon cancer et ma mastectomie totale. Je décide, au lendemain, de mon opération de la rendre publique. Après avoir dissimulé la vérité durant des mois, j’ai maintenant le besoin d’en parler. Quelques médias comme Paris Match nous tendent la main et relayent notre histoire. C’est aujourd’hui mon envie et ma responsabilité de continuer d’en parler pour prévenir les jeunes femmes. Le plus tôt un cancer est détecté, le plus vite il sera guéri. Cette histoire peut être celle de n’importe laquelle d’entre nous, alors continuons toujours de prendre la parole, sans tabou et unies.
Alice Detollenaere
mannequin, digital activist & combattante du cancer
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